Visite du RACE FOR WATER

Visite du RACE FOR WATER

Mercredi dernier, 20 février 2019, l’équipe symbiosienne a visité un navire d’exception, le RACE FOR WATER, un navire acteur de la transition énergétique dont la mission est de préserver les océans. 
Nous avons été accueillis dans le carré par Margaux, l’intendante, l’une des cinq membres de l’équipage. Elle nous a présenté les 3 missions de l’Odyssée du RFW (LEARN, SHARE et ACT). L’objectif de la Fondation Race For Water n’est pas de nettoyer les océans (malheureusement, ils pensent que c’est déjà trop tard) mais de faire cesser l’utilisation des plastiques en sensibilisant les populations qu’ils rencontrent lors de leurs tours du monde et en accompagnant des projets de sensibilisation. L’équipe a effectué des prélèvements sur différentes plages du monde et malheureusement, même les régions qui utilisent peu de plastiques sont très polluées. Les courants marins entrainent les déchets des océans vers certaines zones. L’Île de Pâques, notamment, est particulièrement concernée, et ses plages sont couvertes de déchets plastiques. Certains sont très visibles à l’oeil nu mais d’autres sont de très petits morceaux, parfois même de la poussière de plastique. Ils sont rès nuisibles pour la faune dans et autour des océans, et pour l’ensemble de la planète, car ils menacent les sources en oxygène présentes dans les océans (comme les coraux) et la survie d’espèces.
Depuis le pont, le capitaine nous a ensuite expliqué le fonctionnement du bateau.

On a dit transition énergétique : démonstration 

  • Long de 35m, le navire possède 500 m2 de panneaux solaires qui produisent de l’énergie électrique pour faire avancer le bateau (actionner l’hélice et assurer le fonctionnement énergétique à bord) ou recharger 8 t de batteries Lithium qui sont réparties dans les deux flotteurs. 36h de navigation sont alors assurées.
  • Le surplus d’énergie photovoltaïque, lorsque le navire est à quai par exemple, est utilisé pour réaliser une électrolyse de l’eau de mer (initialement désalinisée). Cette électrolyse produira du dihydrogène qui sera stocké à haute pression (350 bars), dans 25 réservoirs. 200 kg de H2 peuvent être stockés, ils pourront assurer une autonomie d’une semaine de navigation sans soleil. Mais Pascal le capitaine du RFW nous a assuré qu’il naviguait toujours dans les zones les plus ensoleillées du monde, intéressant non ? Qui signe tout de suite pour embarquer ?
  • Revenons au dihydrogène qui est un gaz explosif.  Sa zone de stockage est ventilée en permanence et le gaz, très léger, est évacué rapidement, en cas de fuite. Pas de danger !
  • Pas de soleil? Alors le H2 prend le relais en étant consommé par deux piles à combustible (PAC) pour produire de l’électricité pour les batteries ou faire fonctionner directement les moteurs électriques du bateau. Une allure de navigation est ainsi assurée à 4 kts, pour une semaine.

Le résumé en équation ?
Pour l’électrolyse de l’eau, voici les réactions pour la production de dihydrogène :

  • À l’anode il y a oxydation : 2H2O ⇒     O2 + 4H+ + 4e
  • À la cathode il y a réduction :2H2O + 4H+ + 4e-    ⇒ 2H2 + 2H20
  • Bilan : 2H2O  ⇒  O2 + 2H2

Pour la production d’électricité par consommation du H2 dans la PAC, les réactions sont les suivantes :

  • À la cathode : O2 + 4H+ + 4e–  ⇒ 2H2O
  • À l’anode :    2H2 + 2H20 ⇒2H2O + 4H+ + 4e-
  • Bilan : 2H2O  ⇒  O2 + 2H2

Et tout cela, notons-le, sans émission de CO2 !!!
Pour économiser l’énergie à bord, il y a aussi LE KITE !
Utilisé au portant seulement, une aile de 40 m2 est déployée. 150m à 200 m de ligne assurent une traction du navire qui permettra de réduire la consommation énergétique. Le kite est sous contrôle permanent, il effectue des 8 dans le ciel pour assurer un maximum de puissance dans la traction. Ne l’oublions pas, 100 t à tracter ! Pas si simple de larguer et plier l’aile, un mat télescopique et un winch sont nécessaires !  Si la mer se creuse, il vaut mieux plier le kite.
Pour terminer notre visite, Anne la technicienne du bord nous présente l’écran de contrôle de l’énergie dans le poste de pilotage (ou timonerie). THE écran ! Il permet d’optimiser en permanence les choix énergétiques à suivre.
Le RACE FOR WATER fait ainsi la démonstration que la transition énergétique peut aussi s’adapter au domaine maritime … À quand des porte-conteneurs solaires ?
La mission du RACE FOR WATER
L’équipage du RFW sillonne les océans à la rencontre des décideurs et du grand public pour éduquer et sensibiliser sur la pollution de l’eau par les plastiques. Pour cela il faut agir et mettre en œuvre de solutions durables. En mission à Prony avec l’IRD, le bateau a servi de laboratoire mobile pour les équipes de chercheurs. RFW intervient en support aux scientifiques mais l’équipe réalise également de nombreuses visites du bateau pour le grand public, C’est qu’il faut changer nos habitudes de consommation. La solution ? Et appliquer les  5 R : Réduire, Renoncer, Ré-utiliser, Recycler et Réparer pour consommer de façon responsable !
Le bateau restera deux mois en Nouvelle Calédonie pour nous convaincre que le plastique est à bannir ! Le 26 mars 2019, il partira en direction de l’Asie.